Qui n'a pas un jour rêvé de secouer son boule horizontalement (à droite et à gauche) puis verticalement (d'abord en haut et après en bas) sur un beat sec et hanté?
Qui n'a pas rêvé d'avoir les "seufs" moulées dans un hand made poom-poom de jean? Le DIY de se dernier se heurtant, au rythme des auto-fessées, à celui de la musique magique du club de la ville des marins aux visages burinés.
Qui n'a pas rêvé de pêcher le poisson sur une B.O hip-hop ? De rencontrer le groupe bucolique Beach House (vraiment j'y crois)? De faire la boite à rythme avec les vibrations de son body, crées par les basses puissantes, les sons électroniques?
Qui n'a pas rêvé de dire "Oh men!" sur les docks? De figurer, au moins typographiquement, au mieux de physiquement, sur l'une des cool kitch pochettes illustrant le mouvement de ses couleurs?
Enfin, qui n'a jamais rêvé aujourd'hui, en 2011, de (se) cultiver les racines de la Soul (big "s") tout en suant sur le dancefloor.
Tim Moreau est un vidéaste. Plasticien dans le regard; documentaire dans le contenu. Il offre ainsi à la réalité un costume d'Halloween ajusté dont chaque pièce allégorique est composée de faits divers.
Ayant beaucoup traîné ses guêtres dans la cours du court, il lui a récemment été rappelé son amour des longs courriers.
Première escale Baltimore. Ville au sein de laquelle officie depuis quelques décennies la trame ignorée d'un des mashups majeur de la fin du XXème siècle.
Rencontre au sommet d'électronique et de musique Soul (big "s"), chaleur et minimalisme pour faire court. Le Bmore club est aujourd'hui une base pour tout aspirants bass se présentant aux élections. Go ask M.I.A.
Malgré la poignée de Tracks et de colonnes sur le Crazy Legs, aucun téméraire ne s'est encore réellement frotté l'âme à décrire en long ce qui se goupille dans la ville aux mille crimes.
Et comme tout courant est voué à disparaître un jour (pessimisme quand tu nous tiens), aujourd'hui j'ai peur pour Baltimore. Que l'un de ses plus bels édifices s'altère avec le temps, sans qu'on lui ai offert une dernière chance de se montrer sous un jour encore fertile.
Aucun téméraire sauf Mr T.
Son travail a tout à gagner à se détendre et à s'amplifier. Offrons lui donc, un aller pour les grandes terres.
Offrons nous, par la même, un peu d'art en ces temps de sécheresse hantée par la chétive présence d'un ready made désuet.
Offrons nous du contenu. Internet est à la source d'une belle flopée de conneries mais il y a tout de même deux trois détails que l'on a tout intérêt à préserver: Nous sommes aujourd'hui en mesure, non pas de sélectionner ce qui est en droit ou possède le mérite d'être appelé "art" (les clowns s'en chargent très bien) mais au moins de pouvoir donner naissance et contribuer à l’ascension de ce qui pour nous a du sens et FAIT sens.
Nous ne sommes plus assignés au simple rôle de spectateur, plus contraints d'assister seulement, au show géant de l'art contemporain. Nous pouvons aujourd'hui donner un peu de souffle à ce que nous évaluons important au sein de l'art.
C'est une sale époque dont un quart est tout de même béni.
Remuons nos fesses sur la piste mondiale, jouons aux cartes, fourrons des biffetons dans les portes-jarretelles des créateurs. Nos pulsions culturelles doivent être proportionnelles à leurs besoins de fonds.
Si je pars du principe que l'on à tous, à différents degrés, regardé la série Dawson à une période donnée, je dois aussi admettre que la gente féminine possède une addiction plutôt fertile quant à sa diffusion régulière.
La raison pour laquelle chaque fille aime secrètement (ou de façon publiquement assumée, dans mon cas) Dawson, est liée à plusieurs obscures mobiles.
Parmi ces derniers on trouve: l'âge avancé de James Van Der Beek qui, s'il ne le rend pas plus sexy, a au moins l'avantage d'être source d'un profond et perpétuel questionnement. Comme une grosse énigme quoi.
Sous l'onglet "mystère" on peut également classer l'immuable potentiel "HOT" de Pacey qui ne l'ai pourtant vraiment pas (apparence porcine).
Puis, les réflexions métaphysiques sur les problèmes fuyants parant d'un costume notre belle humanité, et la prépondérance de la série à aborder, avant toutes les autres, des sujets aussi psychiquement violents que ceux d'ordre raciaux, sexuels (l'obscurantisme animant les habitants de Capeside y étant souvent à son apogée).
Mais la véritable raison qui nous pousse à cultiver notre étrange dépendance à ce programme vintage périmé depuis le split des Destiny's, réside en le seul et unique personnage de Jennifer Lindley (saison 1 à 4, car après on sort tout de même un peu du contexte).
Et qu'on ne me dise pas qu'il n'y a pas au moins un seul épisode durant lequel elle n'a pas suscité une admiration toute envieuse et spontanée.
Certes, on aurait pu parler de Joey, mais non. Joey est jolie, mais fait semblant de ne pas l'être en étant constamment dans un état d'aigreur proche de la maison de retraite. Ça ressemble bien trop à la réalité pour séduire nos songes les plus vastes.
Non Jen. Car Jen elle n'a pas le temps. C'est l'indépendance caractérisée. Ça se voit à la virilité assumée de sa démarche. Ça se voit dans ses regards détachés teintés du mépris qu'on toute les grandes dames. Ça s'entend à travers ses sentences cyniques et sans issues, nihilistes mais jamais désespérées.
Jen Lindley, représente la femme forte, comme nous faibles personnes, nous aimons à l'appeler. Elle est le symbole dessiné d'un espoir éconduit mais permanent. Celui d'un futur plus solide et solitaire, plus étanche et souverain.
Son passé pas reluisant l'a expédié sur le territoire des gens sans âge, et elle traite avec, comme une contrainte supplémentaire, une chose bouillante à faire refroidir.
Les pieds bien ancrés dans la réalité, elle se fou royalement de la notion d'idéal, refuse de correspondre à celui des autres. Et comme elle est difficile d'accès mais pas par jeu, elle s'impose aux gens, sans son propre consentement, comme un objectif à atteindre.
Sa blondeur trompe l'ennemi, mais son caractère enraciné, cerné de principes, pratique l'élagage chez les candidats au titre de Mr L. Car Jen, pensant comme un bonhomme, c'est avant tout la mise en avant de la féminité latente dans le comportement masculin (voir période mignon Henry).
Jen, a décidé depuis presque toujours de garder pour elle sa propre utopie. Jen est présente mais ne partage pas sa profondeur, donc ne se trouve que rarement touchée jusque là. Et lorsque par mal chance, un couteau réside trop longtemps dans son dos, Jen cicatrise vite.
Jen est comme tout le monde, a une peur féroce de l'abandon, mais à la différence des autres, ne fait pas chier son monde avec ses névroses.
Agissant comme un modèle, on penserait même (lors nos plus folles élucubrations) à une méthode Lindley, recensant les points forts de son annihilation de la faiblesse féminine. Comme une marche à suivre des plus strictes:
1- Travailler la démarche saccadée (loi de l'attraction au niveau membres supérieurs)
2- Renier son passé sans cracher dessus
3- Ne s'attacher qu'à ses amis (un point brûlant)
4- Ecouter Garbage (rien que leur nom indique la direction dans laquelle aller)
5- Rester mécréante avec élans de fierté démonstrative.
6- Cultiver l'acidité de la réflexion criminellement autonome
7- Porter les cheveux courts (si long, opter pour les mini-vagues)
8- Oublier la douceur ("t'es doux" n'est pas une phrase à avoir à l'esprit) 9- Enrober les organes de papier bulle (prévoir une glacière) 10- MAIS conserver toute présence d'esprit réflexive (lot de consolation de l'ami campagnard qui frappera à votre porte tentant de percer le secret de la tendancieuse relation de ses deux meilleurs amis).
C'est vrai qu'on aurait tout aussi bien pu évoquer Shirley Manson. Mais Jen est blonde. Blond is better.
Après que le traditionnel "fanny pack" eu été l'objet d'une campagne locale de réhabilitation remarquée au Burning Man(totalement listé dans le trousseau recommandé par le festival), et à Coachella en 2008 ,Marc avait subtilement tenté de le réintroduire 2009 via une coupe plus longue que large, lui conférant des nuances tantôt rouille et tannée tantôt nacre et rosée.
Malgré tout, le hipster québequois restait à convaincre. Le secret n'errait que sur les podiums, sur certaines des pistes de danse les plus chébrans, puis plus tard sous l'enseigne d'un magasin de prêt à porter proposant robes transparentes très en vogue à Dalston et sweeters fluos.
Régulièrement un William, une Diane, ou un Hermes, remettait l'objet au gout du jour, l’appelant tour à tour "belt bag", "hands free bag" (mon préféré), ou encore (nom du modèle) Kelly Bandeau (chez H).
Et tout ça bien sur, à des prix défiants l’opulente bourse de Bill Gates.
Aujourd'hui, en arpentant le web en quête de nouvelles du disparu, je suis tombée sur le blog de la canadienne Gaëlle Royer. Sur la première page, elle y fait parade d'une très belle et plutôt rare (étant donné que je n'ai point retrouvé sa trace par la suite) banane (c'est dit, quel soulagement) de chez Rudsak.
Toute de léopard vêtue, elle s'est mise à frétiller devant mes yeux durant quelques instants d'extase.
J'ai par la suite validé de nombreux modèles, tout comme le magnifique DVF prism hands free bag hihi, le Alice Roi de 2010, D&G (si mignon) ou encore le crabe.
Puis j'ai également été l'objet de nombreuses visions cauchemardesques liées à la redécouverte de modèles vintages ou d’expérimentation de ce genre (le reste ici, des plus intéressants sommes toute.)
Puis enfin, je me suis arrêtée car mes yeux piquaient.
Comme la banane reste avant tout le culte qu'on lui porte depuis son invention en (qu'en sais-je) je propose quelques images destinées à mettre en valeur ce fruit de nos fantasmes.
Une douce comptine sur le sujet:
Je serais le mécène de qui veut bien lui consacrer une nuit spéciale dans son club (banane sur la danseuse de la fin):
Après avoir été longuement en pourparlers avec moi-même, j'ai pris l'importante décision de laisser la banane venir à moi (je ne fais pas de jeu de mots) sachant que tout le plaisir serait pour ma pomme si une DVF voulait bien se greffer à mes hanches (je ne fais pas de jeu de mots).
Ce moment incroyable où l'on écoute un album, vieux, neuf, rayé, volé, trouvé, offert, même une tape, même une clef usb, bref. De ces moments, où une faille temporelle vous permet d'avoir une érection même en étant née femme, parce que "whou" ce qui se déroule à vos oreilles, cette structure sonore, souvent narrative (narration? la leur, la votre, who cares?) possède un potentiel sexuel de bien trop d'envergure. Un truc si chargé en talent, souvent accompagné de gros beats, grosses guitares, gros flots, gros textes, belle lenteur, belle tension, belles mélodies, belle décadence, belle dissonance, selon les époques, scènes, courants, un truc tellement chargé de talent disais-je, qu'il vous fait monter tout un tas de truc à l'esprit, vous fait décrocher de vos activités en cours, raccrocher le téléphone en plein débat, traverser sans regarder àdroiteàgauche, laisser passer cinq métros (Only Skin dure 16 minutes, peut pas faire autrement), insulter ta mère, quitter le bar, et perdre des amis. S'appellant tour à tour, Elliott, James, Rufus, Laura, Kate, Lydia, Robert (y'en a plusieurs), Steven, Snoop, Alex, Alton, Zack, Brian, Chan, Diamanda, Dusty, breeeeef.
Honneur à Wire, Lowdown, duuuude, c'est pas normal un condensé tel de perfection.
"The time is too short but never too long to reach ahead, to project the image, which will in time become a concrete dream. Another cigarette, another day, from A to B, again avoiding C, D, and E, 'cause E is where you play the blues. Avoiding a death is to win the game, to avoid relegation, the big E. Drowning in the big swim, rising to the surface, the smell of you.